39. Signe de Popeye : étude anatomique sur 28 biceps brachiaux en intra et extracorporelle portant sur la variabilité de la portion tendineuse du chef long du biceps et de la jonction entre chef long et court. Étude inter et intra- observateur.

L’accès à ce contenu est réservé aux membres de la SFA

Introduction :

La ténotomie en « T » de type autobloquante ou la ténodèse ne prévient pas systématiquement l'apparition du signe de Popeye ni les douleurs dà type de crampes du biceps ou encore la perte de force. Aucun travail anatomique n'étudie les variations anatomiques du biceps brachial (BB) et leur éventuelle incidence sur l'apparition du signe de Popeye.

Le but de notre étude était d'analyser la jonction musculaire entre les deux chefs du BB, la longueur de la portion strictement tendineuse (LPBt) ou musculaire (LPBm) du chef long du BB et de rechercher une variabilité (ou correlation) pouvant expliquer l'apparition du signe de Popeye.

Méthodes :

Une étude anatomique descriptive et morphométrique a été réalisée sur 28 épaules de 15 corps donnés à la science. La longueur du chef long et du chef court du biceps ainsi que la hauteur de la jonction des 2 chefs ont été mesuré par rapport à la tubérosité bicipitale, repère anatomique de référence. La longueur de la portion intra-articulaire (LPBi), la longueur tendineuse (LPBt) et la longueur musculaire (LPBm) du chef long du biceps ont également été mesuré. Les mesures ont été faites sur pièce anatomique après dissection complète in situ et ex situ par 2 opérateurs différents.

Résultats :

La position de la jonction est stable en intra et en extracorporel avec respectivement pour le chef court une jonction située à 65,38 +/- 4,47% et 65,22 +/- 4% et pour le chef long à 68,37 +/- 5,95 % et 67,12 +/- 4,35 % de leur longueur. La portion strictement tendineuse de la LPB mesurait quant à elle respectivement 115,9 +/- 29,6 mm (rangs : 78,25 - 220) et 115,25 +/- 26,3 mm.(78,75 - 206) pour une proportion de la part tendineuse de la LPB de 28,1 +/- 5,9 % (intracorporelle) et de 28,8 +/- 5,9 % (extracorporelle).  Il n'y avait pas de différence statistiquement significative en fonction du type de mesure.

Discussion :

Seule la LPBt semble être soumis à une variabilité interindividuelle importante et pourrait être un des éléments étiologiques de la survenue des complications des traitements non conservateur de la LPB (notamment signe de Popeye).

Conclusion :

En cas de confirmation de ces résultats une analyse rétrospective de l'imagerie des sujets ayant présenté un signe de Popeye et de sujets sains permettrait de voir si une telle variation est dépistable par imagerie préopératoire afin de prévenir ou anticiper ces complications.