32. Ligamentoplastie du LGHI par autogreffe au long palmaire sous arthroscopie.

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Les études anatomiques ont montré que les deux bandelettes du LGHI, antérieure et postérieure, ont un rôle dans la stabilité gléno-humérale

L’objectif de notre travail était ainsi d’évaluer la faisabilité d’une technique chirurgicale de reconstruction anatomique du LGHI sous arthroscopie dans l’instabilité antérieure de l’épaule.

Il s’agit d’une étude expérimentale, cadavérique réalisée sur 14 épaules. La première étape consiste à prélever le tendon du palmaris longus. L’intervention se déroule sous arthroscopie. Le labrum et la capsule sont décollés de la glène à 5h et 7h. Le tunnel glénoïdien est réalisé d’arrière en avant avec un viseur spécifique, tiers inférieur de la glène, parallèle à l’interligne. Le tunnel huméral est réalisé de dehors en dedans, le point de sortie se situe dans le récessus inférieur, limite os/cartilage Par un jeu de passe fils, le transplant est passé dans le tunnel glénoïdien d’avant en arrière, puis les deux brins sont insérés dans l’humérus selon la docking technique. Ils sont fixés à l’aide d’un endobouton en position de l’armer. La ligamentoplastie réalise un triangle à base glénoïdienne et pointe humérale. Les épaules étaient ensuite disséquées pour apprécier la position des tunnels et les rapports avec le nerf axillaire.

Sur les 14 épaules, la reconstruction a été possible pour 12 cas. Le repérage à ciel ouvert du bon positionnement des tunnels a été retrouvé dans 10 des cas. Le nerf axillaire, contrôlé à ciel ouvert, était intact dans 100% des cas, la distance par rapport aux tunnels était de 14,8mm. Le temps opératoire moyen était de 60 minutes (Max: 90 Min: 50). La ligamentoplastie du LGHI a déjà été décrite par plusieurs auteurs, mais dans le cadre de chirurgies de reprises à ciel ouvert. Notre technique arthroscopique semble fiable, reproductible, sans danger pour le nerf axillaire avec une morbidité du prélèvement faible. Nous avons retenu comme indications théoriques à cette chirurgie, le patient hyperlaxe, la présence d’une HAGL lésion, l’échec d’un Bankart, les instabilités sans défect osseux important ou sans lésion de Bankart évidente faisant suspecter une distension du ligament plutôt qu’un arrachement.

La reconstruction arthroscopique du LGHI au palmaris longus est fiable, reproductible, sans danger pour le nerf axillaire. Elle reconstruit de manière anatomique les deux faisceaux du LGHI. Une étude biomécanique serait souhaitable pour préciser son efficacité dans la prise en charge de l’instabilité gléno-humérale antéro-inférieure avec ou sans lésion osseuse.