8. Incidence et types de lésions méniscales dans les traumatismes multiligamentaires du genou.

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Les lésions méniscales associées aux traumatismes multiligamentaires du genou (MLKI) sont mal évaluées. L’objectif était de déterminer l’incidence et le type de ces lésions, d’analyser l'impact du profil lésionnel et du délai chirurgical, et de comparer ces résultats avec les lésions présentes lors des chirurgies du ligament croisé antérieur (LCA).

Nous avons revu de façon rétrospective tous les dossiers médicaux des patients pris en charge pour une chirurgie de reconstruction multiligamentaire ou du LCA entre 2010 et 2020. Les caractéristiques démographiques, le type de lésion méniscale, le profil lésionnel (classification de Schenck) et le délai entre le traumatisme et la chirurgie ont été collectés. Le caractère chronique de la chirurgie a été défini par un intervalle de quatre semaines après le traumatisme. Deux cent trente-cinq patients ont été inclus dans le groupe MLKI. Deux cent vingt-deux patients pris en charge pour une lésion isolée chronique du LCA ont été inclus comme groupe contrôle pour comparer aux MLKI chroniques (131 patients).

Soixante-neuf genoux (29,4%) avaient une atteinte méniscale : 36 (15,3%) du ménisque médial, 42 (17,9%) du ménisque latéral, dont 9 (3,8%) des deux ménisques. Les traumatismes bicroisées + plan collatéral (KDIIIM-KDIIIL) étaient associés à un taux de lésions méniscales significativement plus bas que les traumatismes LCA + plan collatéral (KDI) (plan médial p = 0,025 ; plan latéral p = 0,049). Les traumatismes impliquant le plan latéral avaient significativement moins de lésions méniscales que ceux impliquant le plan médial (17,7% vs 41% ; p < 0,001). Aucune différence significative n'a été retrouvée entre les chirurgies aigües et chroniques sur l’incidence, le type et la localisation des lésions. Une suture méniscale était majoritairement effectuée en aigüe alors que les chirurgies chroniques étaient associées à un taux plus important de méniscectomies. Les atteintes isolées du LCA étaient associées à un taux plus élevé de lésions méniscales (55,4% vs 26,9%, p < 0,001).

Les MLKI entraînent moins de lésions méniscales que les traumatismes isolés du LCA. Le degré d’atteinte ligamentaire et la latéralité ont une influence sur l’incidence et le type de lésion méniscale. La chronicité n’est pas associée à un taux plus élevé de lésions mais impacte le type de traitement.