Sauvons les ménisques !

Bonnes pratiques médicales et chirurgicales

Sauvons les ménisques !

LA SFA défend ardemment les bonnes pratiques médicales et chirurgicales.......

SAUVONS LES MENISQUES !

1) Introduction :

Qui ne connaît pas quelqu’un qui a eu un problème de ménisque ?

Plus de 1 million 600 000 ménisques ont été opérés de façon isolée ces douze dernières années (200 000 en 2016). Il s’agit de la chirurgie ostéoarticulaire (ou orthopédique) la plus fréquente en France ! 

Les ménisques sont également très fréquemment traités « en plus » lors de la chirurgie des ligaments croisés (100 000 ligaments opérés par an), la pathologie des ménisques peut donc toucher tout le monde : jeunes, plus âgés, sportifs ou non.

Le traitement adéquat des problèmes de ménisques est un véritable enjeu de santé publique.

Leurs pathologies et leurs conséquences sont souvent banalisées.

Elles peuvent être traitées sous arthroscopie (avec une caméra et des petits instruments).

La Société Francophone d’Arthroscopie a ici souhaité apporter une information large destinée au grand public au travers de questions et de réponses simples sur le ménisque, cette petite structure nichée quelque part dans le genou, petite chose que tout le monde connaît sans la connaître vraiment.

 

2) Qu’est-ce qu’un ménisque ?

Les ménisques sont localisés entre le fémur et le tibia, de part et d’autre. Ils sont au nombre de deux par genou. Ils forment deux amortisseurs caoutchouteux permettant de répartir les charges, d’améliorer la mobilité et la stabilité du genou.

Ils sont soumis à des contraintes importantes lors de simples mouvements mais aussi lors d’impacts (sports, accidents).

Ils peuvent donc se déchirer, s’user. Et ils le font souvent.

Les ménisques ont par endroits des petits vaisseaux rendant le processus biologique de cicatrisation possible. Ils peuvent alors cicatriser tout seuls ou en les réparant.

Les conséquences immédiates d’un ménisque abîmé peuvent être : une douleur, une simple gêne, une sensation de blocage dans le genou, un genou qui gonfle, cela peut même passer complètement inaperçu.

Les conséquences secondaires d’un ménisque manquant (enlevé ou n’exerçant plus son rôle) sont une augmentation des pressions dans l’articulation (il y a moins d’amortissement) et donc une usure du genou et du cartilage aboutissant à un risque plus élevé d’avoir une arthrose plusieurs années après.

De ces conséquences en découlent très naturellement les principes des traitements de ces ménisques abîmés.

 

3)  Le concept de préservation méniscale :

La conjonction des progrès de nos méthodes diagnostiques (Examen clinique, radiographies, IRM), de nos techniques chirurgicales (arthroscopie), de l’évaluation de nos résultats (qu’est-ce que ça donne?) a permis une meilleure compréhension du rôle des ménisques et donc de la nécessité de les préserver au mieux.

Le concept de la préservation du ménisque abîmé est né dans les années 1980 mais a réellement pris son essor dans les années 2000 et repose sur trois grands traitements :

-       La réparation du ménisque

-       Une abstention de tout geste chirurgical

-       L’ablation la plus partielle possible du ménisque si nécessaire.

Ces trois traitements (ne rien faire parce que cela va passer tout seul étant aussi une vraie possibilité!) sont des options complémentaires l’une de l’autre et ne sont pas en concurrence. Certains ménisques abîmés peuvent être réparés et doivent l’être, d’autres ne peuvent qu’être retirés… en partie si possible.

 

4)  Quels sont les principaux traitements liés à un ménisque abîmé ?

a)    Mon ménisque est cassé (par accident) :

La cassure est nette. Le ménisque et le genou sont par ailleurs sains, il n’y avait pas d’usure préexistante.

Ce problème survient souvent dans le cadre d’un accident où le ligament croisé antérieur est également atteint. Le ménisque est parfois abîmé tout seul.

Cette déchirure est peut-être réparable. Si le ligament croisé est touché il faudra l’opérer aussi. La meilleure décision pour le ménisque sera prise au moment même de la chirurgie (parfois il a déjà cicatrisé tout seul, parfois la déchirure s’est franchement aggravée, le ménisque peut être cassé en plusieurs morceaux… alors le type de traitement est modifié).

Ce problème peut survenir quel que soit l’âge.  

Dans ce cas de figure la réparation méniscale est la première option à envisager.

 

b)    Mon ménisque est usé, il vieillit (parfois prématurément) ET il me fait mal:

Il faut alors se poser la question de l’état d’usure globale du genou et en particulier du cartilage : Y a-t-il déjà une arthrose ?

-       Si l’arthrose est déjà présente, elle est alors responsable de la grande majorité de la douleur au genou et le ménisque (quel que soit son état !) passe au second plan. Le traitement du genou douloureux avec une arthrose et un ménisque usé sera alors celui du problème principal : celui de l’arthrose. Il y a dans ces cas très rarement besoin d’intervenir sur le ménisque par arthroscopie.

-       Si le cartilage est intact on peut traiter le ménisque de deux façons. La première est d’attendre un peu que les douleurs du ménisque usé passent toutes seules, sans opérer (avec du repos, des médicaments, des infiltrations, de la rééducation…). Si les douleurs persistent une arthroscopie peut se concevoir afin de traiter la partie usée (et douloureuse) du ménisque.

Dans ce cas de figure le premier traitement envisagé est l’absence de chirurgie.  

 

5)    Quelles sont les perspectives d’avenir ?

Des recommandations de bonnes pratiques ont été formulée à l’échelon national il y a plus de 10 ans. Les sociétés savantes européennes les ont reprises récemment sous la forme de consensus.

La méniscectomie (ablation de tout ou partie du ménisque) n’est plus la seule alternative.

La Société Francophone d’Arthroscopie défend ardemment les bonnes pratiques médicales et chirurgicales dans son domaine et souhaite une large diffusion de la juste information aux patients.